QP-DMOP : imagerie IRM quantitative pour évaluer la progression de la dystrophie musculaire oculopharyngée

La dystrophie musculaire oculopharyngée (DMOP) est une maladie musculaire qui engendre des difficultés de déglutition ainsi qu’une faiblesse du visage et des membres. La DMOP est l’une des dystrophies musculaires les plus courantes au Canada. Avec la réalisation de tests sur de nouveaux médicaments, de meilleures méthodes sont nécessaires pour évaluer la façon dont la DMOP s’aggrave ou est susceptible de s’améliorer avec un traitement. Une IRM classique du muscle peut révéler certains changements dans le muscle et faciliter le diagnostic. Cependant, une nouvelle IRM « quantitative » (qMRI) permet d’évaluer avec précaution l’augmentation du niveau de graisses dans le muscle au fil de la progression de la dystrophie musculaire. Toutefois, une qMRI n’a pas été utilisée pour évaluer la progression de la maladie sur l’ensemble des muscles du corps chez les patients atteints de DMOP.

Nous utiliserons de nouvelles méthodes de qMRI pour évaluer la participation du muscle et l’évolution de la maladie dans la DMOP avec une qMRI de l’ensemble des muscles du corps pendant 1 an. Nous évaluerons également le rapport entre la qIRM et les tests cliniques de faiblesse et de force. Notre étude aidera les patients atteints de dystrophie musculaire. Nous étudierons dans le temps l’un des plus larges groupes atteints de DMOP avec une qMRI musculaire et déterminerons si l’IRM permet de prévoir l’évolution de la maladie. En outre, cette étude contribuera à orienter l’utilisation de la qMRI lors de futurs essais de traitement chez les patients atteints de DMOP.

Développement d’un modèle de jonction neuromusculaire 3D humaine analysable pour les maladies neuromusculaires

Les motoneurones sont connectés aux muscles et contrôlent leurs mouvements grâce à une structure appelée « jonctions neuromusculaires » (les JNM). Un dysfonctionnement des motoneurones, des muscles ou des JNM peut conduire à des « maladies neuromusculaires » (MNM). Il n’existe aucun traitement efficace pour la plupart des MNM. Les modèles animaux ne parviennent généralement pas à copier la maladie humaine, compliquant la découverte de médicaments. Davantage de modèles pertinents sont donc nécessaires à l’étude des MNM.

Notre recherche utilisera des échantillons de sang humain pour produire des cellules souches. Les cellules souches peuvent donner naissance à tous les types de cellules présents dans le corps humain, y compris les motoneurones. Nous sommes parvenus à mettre en culture des motoneurones avec du muscle humain dans une boîte afin de produire des modèles humains de JNM et utiliserons à présent ce modèle de JNM avec différents types de MNM.

Nous estimons que notre modèle peut être utilisé pour dépister de nouveaux médicaments et trouver des composants bénéfiques susceptibles d’être amenés à des essais cliniques sur différentes MNM.

Profil de la méthylation de l’ADN pangénomique dans la dystrophie musculaire de Duchenne

Il n’existe actuellement aucun traitement approuvé pour la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) au Canada. Une lacune actuelle est que nous ne disposons d’aucun outil efficace et sensible en place permettant d’évaluer de nouvelles thérapies et de déterminer leur réel potentiel d’amélioration de la santé.

Notre recherche vise à déterminer si un profil épigénétique de DMD pourrait constituer un biomarqueur potentiel de détérioration musculaire pouvant mesurer la gravité de la maladie, sa progression avec le temps et la possibilité de l’utiliser dans les essais de nouveaux traitements. Pour cela, nous analyserons du sang prélevé chez des enfants atteints de DMD à différents stades pour déterminer si les signatures épigéniques sont uniques à la DMD et si elles changent avec le temps.

Outre l’identification d’un marqueur potentiel pour évaluer de nouvelles thérapies, les résultats de cette étude pourraient conduire à l’élaboration d’un test de dépistage diagnostique plus rapide et moins coûteux pour la DMD. Ils pourraient également être utiles dans des cas d’incertitude diagnostique pour les maladies impactant le gène DMD (dystrophinopathies) comme les dystrophies musculaires de Duchenne et de Becker.

L’entraînement de l’endurance comme nouvelle stratégie thérapeutique pour la dystrophie myotonique de type 1

La dystrophie myotonique de type 1 (DM1) est une maladie affectant de nombreux organes du corps. Il n’existe actuellement aucun remède ou traitement efficace pour la maladie. Avec la DM1, les muscles sont affaiblis, douloureux et difficiles à détendre. Au niveau moléculaire, l’altération de plusieurs voies de signalisation a été rapportée, notamment la signalisation de l’AMPK, importante à l’énergie des cellules. Dans nos récents travaux, nous avons découvert une répression de la signalisation de l’AMPK dans les modèles de cellules de DM1 et une amélioration de la pathologie de ces cellules lorsque l’AMPK est stimulée. L’AMPK peut être stimulée pharmacologiquement et physiologiquement (c.-à-d., par l’exercice physique). Cependant, il n’a pas encore été déterminé si un bénéfice thérapeutique existe pour les patients vivant avec une DM1.

Dans cette étude, nous proposons donc d’utiliser nos résultats obtenus avec les modèles de cellules pour poursuivre les recherches sur le rôle de l’AMPK chez les patients vivant avec une DM1 et effectuer des tests pour déterminer si l’entraînement de l’endurance produit les mêmes effets bénéfiques sur la signalisation de l’AMPK. En outre, si le sport s’est avéré bénéfique pour les modèles de souris et les patients atteints de DM1, l’impact de programmes d’entraînement sur la maladie n’a pas été évalué.
Cette étude nous permettra de mieux comprendre la dystrophie myotonique et le rôle de l’exercice physique dans la santé des muscles ainsi que de révéler de potentielles cibles pouvant conduire au développement de nouvelles thérapies pour la DM1.

Exploration de l’impact de l’amyotrophie bulbo-spinale sur les personnes s’identifiant comme autochtones

L’amyotrophie bulbo-spinale (SBMA; maladie de Kennedy) est une maladie génétique. Elle engendre une faiblesse et des difficultés d’élocution, de déglutition et de respiration. Récemment, nous avons découvert une très haute prévalence de la SBMA chez les personnes autochtones de la Saskatchewan. Les personnes autochtones touchées par la SBMA nous ont exprimé leurs souhaits de recherches plus poussées. Nous avons identifié l’approche appelée « photovoice » (ou « photovoix » en français) comme un moyen de montrer le vécu des patients atteints de SBMA. Les images sont utilisées pour montrer leur expérience. Ils participent ensuite à une discussion de groupe avec des chercheurs. À ce jour, aucune étude n’a utilisé la méthode photovoice dans le cas de la SMBA.

L’approche de notre équipe adapte la photovoice aux méthodes des autochtones. Nous explorerons les résultats de photovoice à l’aide de cercles de partage. Cette étude donnera une voix à une communauté qui n’a jamais été entendue jusqu’à présent. Elle sensibilisera davantage sur la SBMA dans les communautés autochtones. Nous espérons que cela facilitera l’accès pour les patients atteints de SBMA aux ressources dont ils ont besoin.

Utilisation d’exosomes pour l’acheminement de Wnt7a pour traiter la dystrophie musculaire de Duchenne

La dystrophie musculaire de Duchenne est une maladie génétique dévastatrice qui se manifeste par une fonte musculaire progressive et, ultimement, par la mort vers la deuxième décennie de la vie. Or, l’injection d’une protéine sécrétée appelée Wnt7a améliore considérablement la régénération musculaire, ce qui permet de ralentir la progression de la maladie. Cependant, en raison de ses propriétés chimiques, la Wnt7a ne peut être administrée par la circulation sanguine. Nous avons découvert que la Wnt7a est normalement sécrétée à la surface de petites vésicules appelées exosomes pendant la régénération musculaire. Il a été démontré que ces exosomes permettent d’acheminer efficacement la protéine vers le muscle par la circulation sanguine. Nous comparerons donc l’activité de la Wnt7a libre à celle de la Wnt7a exosomale, nous étudierons le mécanisme qui cible la Wnt7a attachée aux exosomes et nous testerons la capacité de la Wnt7a exosomale à être délivrée au muscle par la circulation. Ces travaux ont le potentiel d’augmenter de manière significative l’efficacité de la Wnt7a dans le traitement de la dystrophie musculaire de Duchenne, en particulier lorsqu’elle est utilisée en combinaison avec des modalités de modification du génome.

Le dénosumab dans le traitement de l’ostéoporose chez les garçons atteints de dystrophie musculaire de Duchenne : étude pilote

Les garçons atteints de dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) traités aux glucocorticoïdes (GC) courent un risque de fractures des vertèbres et des os longs dû à l’ostéoporose. Les fractures vertébrales dans la DMD provoquent des douleurs chroniques au dos et des déformations de la colonne vertébrale, tandis que les fractures aux jambes peuvent entraîner une perte prématurée et permanente de la mobilité. Des études de prévalence ont montré que de 20 à 60 % de ces garçons subiront des fractures des os longs et que jusqu’à 30 % souffriront de fractures vertébrales douloureuses. Dans le contexte de la DMD, les fractures ont également été associées au syndrome d’embolie graisseuse, susceptible d’entraîner une détresse respiratoire aiguë — voire la mort subite. L’objectif de cette étude, un essai pilote, consistera donc à évaluer l’innocuité et la faisabilité d’une nouvelle approche dans le traitement de l’ostéoporose (utilisant le dénosumab) par rapport à l’approche classique (utilisant les bisphosphonates intraveineux / l’acide zolédronique) chez les garçons atteints de DMD. Le dénosumab est un anticorps monoclonal humain qui inactive le ligand RANKL, inhibant ainsi la résorption osseuse et augmentant la résistance tissulaire au niveau trabéculaire (colonne vertébrale) et cortical (os longs). Une vaste étude menée sur près de 8000 femmes souffrant d’ostéoporose post-ménopausique (l’essai FREEDOM) a démontré que le dénosumab réduisait les risques de fractures vertébrales et de la hanche sans augmenter la fréquence des effets secondaires par rapport au placebo. L’utilisation de cet agent est particulièrement intéressante dans le contexte de la DMD : des études menées dans un modèle murin de la DMD par le cochercheur J. Frenette ont révélé que l’inhibition du RANKL protège également contre le dysfonctionnement, la dégénérescence et l’inflammation des muscles que l’on observe dans la DMD.

Étude d’intervention de l’entraînement de la force musculaire expiratoire comme traitement des maladies musculaires

Les maladies musculaires génétiques constituent un groupe hétérogène d’affections pour la majorité desquelles un traitement de fond fait encore défaut. Bon nombre de ces maladies entraînent des troubles de la déglutition ou de la respiration, ce qui a un impact majeur sur la qualité de vie, la morbidité et la mortalité chez la population atteinte. Pour pallier ces difficultés, les chercheurs étudient le potentiel de l’entraînement de la force musculaire expiratoire (EMST) — une approche de réadaptation ayant recours à un appareil portatif et offrant une résistance personnalisable à l’expiration. Cette approche est donc adaptable en fonction des besoins individuels. Des données probantes préliminaires obtenues dans le contexte d’autres maladies neurodégénératives montrent que l’EMST peut se traduire par une amélioration de la déglutition et de la fonction respiratoire. Cette approche n’a toutefois pas encore été étudiée chez les patients atteints de maladies musculaires héréditaires.

Nous cherchons donc à réaliser une étude interventionnelle ouverte portant sur 20 participants atteints d’une maladie musculaire héréditaire et présentant des troubles respiratoires ou de déglutition. Nous tenterons ainsi de recueillir des données préliminaires pour voir si l’EMST aurait des effets bénéfiques sur ces deux plans.

Quand attendre est synonyme de meilleurs services; création d’une salle d’attente interactive pour informer les personnes atteintes de maladies neuromusculaires des enjeux de la recherche

Les personnes touchées par les maladies neuromusculaires nécessitent des soins et des services spécialisés qui sont généralement offerts en dehors des cliniques neurologiques/neuromusculaires. Notre clinique est l’une des plus importantes au Canada. Elle soigne plus de 1600 patients sous suivi actif à l’aide d’une approche de gestion de la santé et bénéficie de la présence d’une équipe de recherche de renommée internationale (Groupe de recherche interdisciplinaire sur les maladies neuromusculaires ou GRIMN). Or, notre expérience clinique et des recherches antérieures ont soulevé des questions sur la façon dont les patients et leurs familles comprennent la recherche, y compris les essais thérapeutiques, et sur l’étendue de leur consentement à participer à certaines initiatives – notamment l’inscription aux registres internationaux.

Les objectifs de ce projet pilote sont donc les suivants : 1) créer une salle d’attente interactive dans une clinique universitaire surspécialisée en soins neuromusculaires afin d’informer les patients et leurs familles sur divers sujets de recherche; et 2) évaluer les effets de l’utilisation d’une salle d’attente interactive et du visionnement de produits d’information sur l’amélioration des connaissances des patients.

Accroissement de la mobilité grâce un meilleur contrôle moteur du tronc et des membres inférieurs; évaluation d’un programme de réentraînement pour l’ataxie récessive spastique autosomique de Charlevoix-Saguenay

L’ataxie récessive spastique autosomique de Charlevoix-Saguenay (ARSACS) est une maladie neurologique héréditaire caractérisée par des troubles pyramidaux (c.-à-d. spasticité des membres inférieurs), cérébelleux (c.-à-d. incoordination) et neuropathiques (c.-à-d. faiblesse musculaire distale). Nos études antérieures ont montré que les personnes atteintes d’ARSACS présentent une atteinte importante au niveau de la coordination des membres supérieurs et inférieurs, de la dextérité des membres supérieurs, de la vitesse/endurance à la marche et du contrôle de l’équilibre, ce qui entraîne ultimement des restrictions de participation et des difficultés à accomplir les activités de la vie quotidienne. Il n’existe pas de traitement curatif de l’ARSACS ; pour l’instant, la médecine ne peut qu’atténuer les déficiences. Certaines études menées sur des ataxies dégénératives autres que l’ARSACS ont bien observé les effets positifs de la physiothérapie sur l’équilibre, la démarche et l’exécution des activités de la vie quotidienne, mais les connaissances actuelles sur les interventions de réadaptation indiquées pour l’ARSACS restent limitées.

L’objectif de ce projet pilote est donc d’observer les effets d’un programme de réentraînement visant à augmenter le contrôle moteur du tronc et des membres inférieurs sur les capacités de marche, l’équilibre et l’accomplissement des activités quotidiennes chez les personnes atteintes d’ARSACS.