Je souffre d’une maladieneuromusculaire1,devrais-je me fairevacciner contre la COVID-19 ?

En général, oui. La plupart despersonnes atteintes de maladiesneuromusculaires (MNM) devraientrecevoir le vaccin, et celui-ci devrait lesprotéger contre le virus de la COVID-19. Les résultats des essais cliniquesmontrent que les vaccins contre laCOVID-19 sont sûrs et très efficaces.

Les effets secondaires sont pour laplupart temporaires et désagréables,mais pas dangereux. Nous ne nousattendons pas à ce que les effetssecondaires soient différents pour lespersonnes atteintes de MNM. À notre connaissance, aucune personneatteinte de MNM n’a participé aux essaiscliniques ; nous ne savons donc pasdans quelle mesure ces vaccins sontefficaces dans leur cas. Cela estparticulièrement vrai pour les personnesatteintes de MNM qui sontimmunosupprimées ou qui prennentdes immunosuppresseurs. Cependant, nous savons que le risque d’infectionpar la COVID-19 est probablement plusimportant que les risques du vaccin.

Pour en savoir plus, téléchargez notre Aide à la décision (format pdf).

QUESTIONS FRÉQUEMMENT POSÉES SUR LA COVID-19 ET LES MALADIES NEUROMUSCULAIRES

Dystrophie musculaire Canada (MDC) et le Neuromuscular Disease Network for Canada (NMD4C) ont reçu de nombreuses questions sur les vaccins contre la COVID-19 et sur les effets particuliers qu’ils peuvent avoir sur les personnes atteintes de maladies neuromusculaires (MNM). L’arrivée des premiers vaccins contre la COVID-19 est une percée majeure en cette pandémie de coronavirus. La mise au point rapide et réussie non pas d’un seul, mais de plusieurs vaccins, est le fruit des efforts impressionnants déployés par les scientifiques, les institutions publiques, les fabricants et les bénévoles du monde entier.

Comme les vaccins contre la COVID-19 sont encore très récents (~ moins d’un an de données), il y a beaucoup à apprendre à propos de leur application auprès des Canadiens atteints de maladies neuromusculaires, de leur famille et de leurs proches aidants. Les scientifiques continuent d’étudier le virus en tant que tel et ses répercussions sur les personnes théoriquement à risque et vulnérables. Afin que vous puissiez faire des choix éclairés et poser des questions à vos spécialistes, DMC a demandé à des spécialistes en maladies neuromusculaires, des pneumologues, des chercheurs, des spécialistes en maladies infectieuses et des décideurs de partout au Canada de fournir aux personnes touchées par les MNM des recommandations et de l’information sur les vaccins contre la COVID-19 ; le tout se base sur les données connues, leurs connaissances actuelles et leur expertise clinique. Veuillez noter que ces recommandations sont exactes en date du 12 février 2021 ; elles doivent compléter, mais non remplacer, les recommandations de votre médecin ou de votre autorité locale de santé publique. Si vous avez d’autres questions, veuillez vous adresser à votre spécialiste.

QUESTIONS SUR LES VACCINS CONTRE LA COVID-19

Les deux vaccins approuvés par Santé Canada (Pfizer-BioNTech et Moderna) sont basés sur la technologie de l’ARNm. Pour comprendre le fonctionnement du vaccin, voyons d’abord comment agit un virus. Un virus contient du matériel génétique composé d’ADN ou d’ARN. Pour construire ce dont il a besoin, le virus fabriquera de l’ARNm, une recette génétique pour fabriquer un morceau des spicules qui se trouvent sur le coronavirus. L’ARNm lit et traduit l’information provenant du noyau en protéines et structures précises. Le vaccin à ARNm contient un ARNm codant pour un élément essentiel du virus. Dans le cas des vaccins contre la COVID-19, il s’agit de la protéine Spike située sur l’enveloppe extérieure du virus. Notre système immunitaire apprendra à attaquer cette protéine Spike produite par le vaccin à ARNm. En gros, lorsque la personne vaccinée entre en contact avec le virus, le système immunitaire reconnaît la protéine Spike et lance une attaque rapide et efficace. Si la personne vaccinée est ensuite exposée au coronavirus, ces anticorps devraient être prêts à attaquer le virus.

 

Les vaccins à base d’ARNm sont très efficaces. Les essais chez l’humain montrent qu’ils ont un effet protecteur dans plus de 90 %. Les vaccins actuellement approuvés ont démontré leur efficacité dans la prévention des cas de COVID-19 et dans la limitation des cas graves de COVID-19 pendant les essais.

Il existe peu de données sur leur efficacité contre les nouvelles souches actuelles (et futures), mais on s’attend à ce qu’ils aient un certain effet protecteur contre la plupart d’entre elles (du moins pour le moment). Les premières recherches suggèrent que les vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna peuvent conférer une protection contre les variants identifiés au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Brésil.

Tous les vaccins font l’objet d’essais cliniques pour vérifier leur innocuité et leur efficacité.

  • Tests rigoureux. Un fabricant de vaccins génère des données à partir d’études réalisées sur des animaux et des humains, et sur le processus de fabrication. Les experts de Santé Canada examinent ensuite ces données pour s’assurer que le vaccin est sûr, qu’il prévient la maladie ou l’infection et qu’il est fabriqué conformément aux normes. Des médecins, des spécialistes en maladies infectieuses, des microbiologistes, des immunologistes et d’autres experts examinent les données cliniques. Des biostatisticiens étudient les statistiques et les données épidémiologiques. Enfin, des spécialistes analysent le processus de fabrication complexe.
  • Surveillance continue des problèmes et des effets secondaires. Les données accessibles au moment de l’autorisation ne comprendront que de l’information sur les effets secondaires à court et moyen termes. À ce jour, très peu d’incidents indésirables ou d’effets secondaires négatifs ont été signalés pour le vaccin. Les effets secondaires les plus courants sont temporaires (se produisent à court terme) et comprennent une légère douleur au point d’injection, de la fatigue, des maux de tête, des douleurs musculaires, des douleurs articulaires et des frissons. Lorsqu’un vaccin est autorisé, la surveillance des effets secondaires se poursuit grâce à des systèmes mis en place pour suivre les problèmes ou les effets secondaires qui n’ont pas été détectés lors des essais cliniques. Des activités post-commercialisation sont nécessaires pour que les fabricants puissent suivre l’innocuité du vaccin à long terme (surveillance renforcée, collaboration internationale).

En outre, les organismes de réglementation internationaux collaborent pour recueillir de l’information sur l’innocuité au niveau mondial. Si des effets secondaires inattendus ou graves sont signalés :

  • une enquête approfondie a lieu ;
  • l’information est rapidement communiquée à la population canadienne.

Le vaccin à ARNm de Pfizer-BioNTech contre la COVID-19 a été approuvé au Canada le 9 décembre 2020. Le vaccin à ARNm de Moderna contre la COVID-19 a été approuvé le 23 décembre 2020. Dans l’ensemble, l’innocuité et l’efficacité des deux vaccins sont très similaires.

FabricantPfizer-BioNTechModerna
TypeARNmARNm
Groupes d’âge autorisés16 ans ou +18 ans ou +
Dose, voie et calendrier0,3 ml, intramusculaire, jour 0 et 21e jour0,5 ml, intramusculaire, jour 0 et 28e jour
EfficacitéAu moins 7 jours après la dose 295 %94 %
Protection à long termeÀ ce jour, les données établissent une protection de deux mois après la deuxième dose. Probabilité de « protection plus longue », mais il n’y a pas encore de données.À ce jour, les données montrent une protection de 2 mois après la deuxième dose. Probabilité de « protection plus longue », mais il n’y a pas encore de données.

La première dose des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna est très efficace. Environ 10 jours à 2 semaines après avoir reçu votre première dose, vous commencez à être protégé. Cela a entraîné des discussions sur « l’attente » pour recevoir une deuxième dose. Vous devriez quand même recevoir une deuxième dose : elle vous protégera mieux (surtout contre les nouveaux variants) et plus longtemps. Mais comme il y a des retards importants dans le déploiement du vaccin, il est essentiel de recevoir au moins la première dose, car elle offrira une certaine protection contre le virus. En ce qui concerne les vaccins offerts au Canada, vous aurez besoin de deux doses, et certaines données indiquent que la deuxième pourrait être différée à 42 jours.

Pas à notre connaissance. Les essais cliniques ont été réalisés sur des personnes de 12 à 85 ans, et aucune n’avait signalé de maladie neuromusculaire. Il n’existe pas de données publiées faisant état de l’efficacité ou des effets secondaires des vaccins chez les personnes atteintes de MNM. Cependant, le mode de fonctionnement des vaccins ne suggère pas que ces personnes pourraient être exposées à davantage d’effets secondaires ou à une efficacité moindre si la maladie neuromusculaire ne touche pas au système immunitaire.

On s’attend à ce que le risque de propagation ou de transmission du virus soit réduit, mais pas entièrement éliminé lorsqu’une personne a été vaccinée contre la COVID-19.

Oui, la COVID-19 et la grippe sont deux virus différents. Vous devrez également recevoir un vaccin contre la grippe (influenza) chaque année. Tout comme pour la grippe saisonnière (influenza), des recherches sont en cours pour évaluer si des vaccinations répétées contre la COVID-19 et de nouveaux variants pourraient être nécessaires chaque année. Ces vaccins pourraient être combinés en une seule injection (grippe et COVID-19) à l’avenir.

Actuellement, la santé publique envisage des vaccinations annuelles (une fois l’an). Il est possible que la protection diminue avec le temps et qu’un rappel soit nécessaire pour maintenir une protection complète de plus longue durée. Selon les données actuellement connues, le vaccin peut certainement conférer une protection d’au moins deux mois. Il reste encore à voir quelle sera la réponse immunitaire à long terme après la vaccination.

Selon le comité des maladies infectieuses de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, « il y a lieu d’offrir la vaccination aux femmes enceintes ou allaitantes en tout temps si elles y sont admissibles et ne présentent aucune contre-indication. Cette décision repose sur les valeurs personnelles des femmes et la compréhension du fait que le risque d’infection et/ou de morbidité lié à la COVID-19 surpasse le risque théorique ou non étudié de la vaccination pendant la grossesse ou l’allaitement. Les femmes ne doivent pas se voir refuser le vaccin parce qu’elles sont enceintes ou qu’elles allaitent. » Pour ce qui est de la myasthénie grave (MG), les adultes qui en sont atteints devraient se faire vacciner. En général, on estime que les risques liés au vaccin contre la COVID-19 sont assez peu importants par rapport au risque de contracter la maladie en tant que telle. Les personnes qui reçoivent une thérapie par anticorps monoclonaux (comme rituximab ou eculizumab) pour traiter leur MG devraient voir avec leurs spécialistes en maladies neuromusculaires quel est le moment le plus opportun pour recevoir le vaccin contre la COVID-19 afin qu’il soit aussi efficace que possible. Si vous êtes enceinte et que vous être atteinte de MG, il vaut mieux consulter votre spécialiste en maladies neuromusculaires.

Oui. Les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna sont compatibles avec ces thérapies. Bien que les vaccins soient constitués d’ARNm et que les oligonucléotides antisens de certaines thérapies génétiques agissent sur l’ARN, les séquences sont différentes et n’interféreront pas. Certaines thérapies géniques sont basées sur des virus adénoassociés (AAV), mais il s’agit d’un virus différent qui présente peu de similitudes avec les coronavirus ou les vaccins. Certains vaccins (Astra Zeneca et autres) utilisent l’adénovirus, mais il s’agit d’un virus complètement différent de l’AAV malgré son nom similaire.

Si vous participez à un essai clinique, vous devez parler du vaccin avec l’équipe responsable pour vérifier si vous pouvez vous faire vacciner et, dans l’affirmative, à quel moment.

En général, les effets secondaires ne devraient pas être différents ou plus importants chez les personnes immunosupprimées. Le vaccin pourrait cependant ne pas avoir pas l’effet escompté et ne pas protéger les personnes gravement immunosupprimées contre la COVID-19 : c’est le principal risque. Or, si les personnes immunosupprimées ne bénéficient pas pleinement de la protection, une certaine protection est tout de même préférable à l’absence de protection.

L’injection des vaccins actuels n’est pas autorisée chez les enfants/jeunes de moins de 16 (18) ans. Nous ne disposons actuellement pas de suffisamment de données concernant les jeunes de moins de 16 ans. Les fabricants ont cependant commencé à faire participer des enfants aux essais cliniques.

Il est fort probable que les vaccins Pfizer et Moderna s’avéreront également efficaces chez les enfants de moins de 16 ou 18 ans. Comme ils n’ont pas été testés dans ces groupes d’âge, leur injection aux enfants n’ayant pas dépassé cet âge n’est pas autorisée, au Canada. Les essais cliniques en cours chez les enfants pourraient modifier cette indication clinique.

L’injection se fait le plus souvent dans le muscle deltoïde (muscle situé dans la partie supérieure du bras, au niveau de l’épaule) ; c’est également le muscle que l’on préfère. Chez les personnes atteintes de MNM, le muscle deltoïde ne présente généralement pas de faiblesse ou d’atrophie (perte de masse) sévère, sauf exception.

Si, pour une raison ou une autre, il n’est pas approprié de faire l’injection dans le deltoïde (perte musculaire grave), on peut choisir un autre muscle. Cela ne devrait pas avoir d’incidence sur l’effet protecteur du vaccin. Un seul fabricant de vaccins, Pfizer, a précisé ne pas recommander l’injection dans un autre muscle.

Ces vaccins ne peuvent pas causer le virus COVID-19, car ils ne contiennent pas le virus SRAS-CoV-2. Cependant, les personnes qui ont été en contact avec le virus dans les jours précédant leur vaccination ou dans les 14 jours suivant la vaccination pourraient encore contracter le virus de la COVID-19. Comme les vaccins ne sont pas efficaces à 100 %, certaines personnes vaccinées peuvent aussi être infectées par la COVID-19.

Des effets secondaires mineurs ont été signalés, mais ils disparaissent généralement après quelques jours. Les réactions le plus couramment signalées sont les suivantes : douleur ou enflure (ou les deux) à l’endroit où l’injection a été faite, fatigue, mal de tête, douleurs musculaires, frissons, douleurs articulaires et fièvre. Environ 4 personnes sur 100 000 peuvent avoir une réaction allergique grave après avoir reçu ce vaccin. La fréquence de cette réaction est plus élevée que ce à quoi on s’attend habituellement après un vaccin, mais elle reste très rare.

Nature et fréquence des réactions connues causées par ces vaccins

FréquenceRéactions connues causées par ces vaccins
Dans la majorité des cas
(plus de 50 % des gens)
Douleur à l’endroit où l’injection a été faite
Très souvent
(moins de 50 % des gens)
• Mal de tête, fatigue, fièvre ou frissons
• Douleurs articulaires
• Douleurs musculaires
• Diarrhée, vomissements
• Enflure des ganglions sous les aisselles
Souvent
(moins de 10 % des gens)
Rougeur, gonflement à l’endroit où l’injection a été faite
Rarement
(moins de 1 personne sur 1000)
Enflure du visage

Source : Gouvernement du Québec

Parmi les 90 effets indésirables signalés à Santé Canada en date du 15 janvier 2021, aucun n’était de nature respiratoire.

De façon générale, les personnes atteintes de MNM devraient se faire vacciner, et le vaccin devrait les empêcher de contracter une forme grave de la COVID-19. Autrement dit, les personnes atteintes de MNM devraient être encouragées à recevoir le vaccin contre la COVID-19, car le risque d’infection par le virus est probablement plus important que celui que pourrait présenter une vaccination. Même les personnes ayant une NMD et traitées par immunosuppresseurs devraient recevoir le vaccin lorsqu’il leur est proposé. Si vous faites partie des cas extrêmement rares où une neuropathie inflammatoire (comme le syndrome de Guillain-Barré [SGB] et la polyneuropathie inflammatoire démyélinisante chronique [PIDC]) peut avoir été déclenchée par une vaccination antérieure (un effet secondaire extrêmement rare), veuillez consulter votre spécialiste en MNM.

Les patients traités au déflazacort devraient eux aussi se faire vacciner. Le Canada autorise l’administration du vaccin de Pfizer aux personnes de 16 ans ou plus. On a une meilleure expérience des vaccins contre d’autres bactéries et virus (comme le pneumocoque et la grippe), qui sont administrés en toute sécurité aux personnes traitées au déflazacort. En général, le système immunitaire réussit à déclencher une réaction de protection.

Oui. Bien qu’il n’existe actuellement aucune donnée concernant la sécurité ou l’efficacité des vaccins contre la COVID-19 auprès des personnes atteintes d’AS traitées au nusinersen, nous ne conseillons pas de cesser le traitement. Consultez votre spécialiste en maladies neuromusculaires au sujet du calendrier de vaccination et du traitement au nusinersen.

Oui, en principe. Il y a actuellement un âge minimal à respecter pour obtenir le vaccin (Pfizer : 16 ans : Moderna : 18 ans).

Ce sont les mêmes effets, précautions et contre-indications que pour la population en général. Il n’y a aucune raison de croire que la vaccination peut aggraver la CMT.

Oui, le vaccin fonctionnera malgré cette anomalie touchant l’ARN (tout l’ARN n’étant pas touché par la maladie). Dans le cas de la DM1, la répétition augmentée du triplet CTG entraîne la toxicité de l’ARN, mais cette répétition augmentée ne devrait pas interférer avec l’ARNm du vaccin. Par ailleurs, si l’ARN à répétition augmentée perturbe bien le traitement des autres molécules d’ARN (dans le cadre d’un processus appelé « épissage »), l’ARNm du vaccin n’a pas besoin d’être épissé ; il ne devrait donc pas être touché par l’anomalie.

Oui, certainement une fois que le vaccin aura approuvé par Santé Canada pour les enfants ayant l’âge du vôtre. Des essais cliniques sont en cours chez les enfants de 6 à 18 ans. Cependant, le vaccin n’est PAS encore approuvé pour les personnes de moins de 16 ou 18 ans. Nous ne savons pas encore avec précision à quel moment tous les enfants, quel que soit leur âge, pourront se faire vacciner au Canada.

Oui. En général, on prévoit que les risques associés au vaccin COVID-19 seront relativement faibles par rapport au risque de contracter la COVID-19 en tant que telle. Les patients doivent voir avec leur spécialiste en NMD quel serait le moment le plus approprié pour se faire vacciner.

Oui. Notons également qu’aucun cas de PIDC ou de NMM n’a été observé lors des essais cliniques des deux vaccins. Si vous recevez un traitement à base d’IVIg ou d’autres médicaments immunosuppresseurs, vous devez discuter de votre cas avec votre médecin traitant (comme pour la myasthénie grave, voir ci-dessus).

Oui. Si vous recevez un traitement par IgIV ou d’autres médicaments immunosuppresseurs, vous devez discuter de votre cas avec votre médecin traitant (comme pour la myasthénie grave, voir ci-dessus).

Oui. Les personnes ayant des antécédents de SGB ou de maladie auto-immune peuvent recevoir les vaccins contre la COVID-19 misant sur la technologie de l’ARN messager, sauf si elles présentent d’autres contre-indications à la vaccination.

Non, c’est peu probable. Aucun cas de SGB n’a été observé au cours des essais cliniques des deux vaccins, et aucune des études publiées ne suscite de préoccupations.

QUESTIONS SUR L’ORDRE DE PRIORITÉ DE LA VACCINATION

L’ordre de priorité est établi par le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI). Il s’agit d’un groupe d’experts qui examine les données cliniques et fait des suggestions (à l’échelle nationale) quant aux grands groupes de personnes qui devraient recevoir le vaccin. Le CCNI conseille l’Agence de la santé publique du Canada sur les groupes démographiques précis qui devraient recevoir le vaccin en premier. Il revient cependant à chaque province de déterminer son propre ordre de priorités, selon sa population et ses besoins. Actuellement, la priorité est donnée aux travailleurs de la santé de première ligne et aux personnes vivant dans des établissements de soins de longue durée. Au fur et à mesure que les provisions de vaccins augmenteront, le CCNI recommandera la priorisation d’autres groupes. Mais en fin de compte, il appartiendra à chaque province de prendre connaissance des conseils du CCNI et de décider des groupes auxquels elle accordera priorité, et ce, à chaque phase de la campagne de vaccination.

D’un point de vue clinique, les personnes atteintes de maladies neuromusculaires peuvent grandement différer entre elles : certaines se portent relativement bien, d’autres sont entièrement autonomes, et d’autres ont un travail. Certaines peuvent par contre avoir d’importantes difficultés respiratoires, devoir utiliser un respirateur et être très sujettes aux pneumonies.

Si une personne souffre de MNM grave et qu’elle a des problèmes respiratoires ou que sa santé pulmonaire est faible, elle devrait être vaccinée en priorité.

Toutes les personnes atteintes de NMD ne sont pas dans une situation particulièrement vulnérable. Si certaines personnes obtiennent le vaccin avant d’autres, c’est parce qu’on souhaite empêcher les personnes les plus vulnérables de contracter la maladie. Il s’agit notamment de personnes qui deviendraient probablement très malades si elles étaient infectées. De plus, les travailleurs de la santé, comme ceux qui travaillent auprès des plus vulnérables dans les services de soins intensifs, les services d’urgence et les centres de soins de longue durée, sont exposés de manière répétée aux personnes atteintes de COVID-19, et si elles tombaient malades, nos hôpitaux et centres de soins de longue durée ne pourraient plus s’occuper des gens.

QUESTIONS CONCERNANT LES MNM ET LA COVID-19

L’information donnée l’infolettre Demandez aux experts publiée au printemps par NMD4C et DMC reste actuelle.
En savoir plus

Même si les observations cliniques ont montré que les personnes atteintes de myasthénie grave et de dystrophie myotonique sont particulièrement exposées au risque lié à la COVID-19, nous n’avons pas de données établissant qu’une personne souffrant d’un type de MNM donné est plus exposée que les autres. Voici quelques facteurs qui peuvent faire courir un risque plus élevé à une personne atteinte d’une MNM :

  • prise de médicaments qui suppriment le système immunitaire (p. ex. : Deflazocort) ;
  • complications respiratoires (p. ex. : utilisation d’un ventilateur, légère toux) ;
  • complications cardiaques ;
  • risque d’aggravation ou de développement d’une rhabdomyolyse en cas de fièvre, de jeûne ou d’infection.

Le groupe de travail sur les maladies neuromusculaires de la Société espagnole de neurologie pédiatrique a récemment publié une étude qui présente les caractéristiques cliniques et l’incidence de la COVID-19 chez les enfants atteints de MNM. Les MNM les plus courantes dans l’étude étaient l’AS de types 1 et 2 (dont des patients traités au nusinersen [Spinraza], au risdiplam ou au salbutamol) et la dystrophie musculaire de Duchenne (dont des patients traités au déflazacort), ainsi que plusieurs autres maladies neuromusculaires.

Malgré la taille modeste de l’échantillon, les conclusions de l’étude suggèrent que l’évolution de la COVID-19 chez les enfants atteints de MNM pourrait être moins grave que prévu. Le jeune âge semble jouer un rôle protecteur qui l’emporte sur les facteurs de risque courants chez les enfants atteints de MNM, comme une diminution de la capacité respiratoire ou une légère toux.

Les virus mutent tout le temps, et celui de la COVID-19 a muté depuis qu’il a commencé à s’attaquer aux humains. Il continuera fort probablement de muter. Aucune autre mesure préventive n’est proposée pour l’instant : continuez d’avoir une bonne hygiène, de vous laver les mains correctement et fréquemment, de porter un masque et de respecter les mesures de distanciation physique, et faites-vous vacciner dès que vous y serez admissible.

Cela dépendra en grande partie du déploiement de la vaccination. Aux États-Unis, le Dr Fauci (des Instituts nationaux de la santé ou NIH) a déclaré que si 70 à 85 % des Américains se font vacciner avant la fin ou le milieu de l’été, on peut s’attendre à une « certaine normalité » vers l’automne. Toutefois, le tout pourrait se produire à un autre moment au Canada.

Ont contribué au contenu :

Les réponses ont été fournies et vérifiées par Dre Reshma Amin, Dre Erin Beattie, Megan Bettle (Ph. D.), Valérie Gagné-Ouellet (Ph. D.), Dr Hans Katzberg, Rashmi Kothary (Ph. D.), Stacey Lintern, Dr Hanns Lochmüller, Dre Allison McGeer, Dre Anne Pham-Huy, Dre Colleen O’Connell, Homira Osman (Ph. D.), Dr Gerald Pfeffer, Dre Rachel Thompson, Dre Jodi Warman Chardon et Dr Toshifumi Yokota.

Si vous avez des questions, veuillez envoyer un courriel à research at muscle.ca

1: Cette aide à la décision vous est destinée si vous êtes un adulte (18ans ou plus) et que vous souffrez d’une maladie neuromusculaire ousi vous êtes le parent d’un enfant de plus de 16 ans atteint d’unemaladie neuromusculaire. Par « maladie neuromusculaire », onentend notamment les affections suivantes :
(1) les dystrophiesmusculaires ;
(2) les dystrophies musculaires congénitales ;
(3) lesmyopathies congénitales ;
(4) les myopathies à médiation auto-immune ;
(5) les myopathies métaboliques ;
(6) les maladiesgénétiques et immunitaires de la jonction neuromusculaire ;
(7) lesmaladies héréditaires des nerfs périphériques (neuropathiesgénétiques) ;
(8) les maladies immunitaires des nerfs périphériques ;
(9) l’amyotrophie spinale et les troubles connexes des motoneuronesinférieurs.